Enfance kabyle
Dans les années 60, Idir grandit dans le village d’Aït Lahcène aux côtés de ses parents et de ses frères et sœurs. Deux clichés d’une grande beauté témoignent tout à la fois du bonheur intense et insouciant des enfants du village et de la rudesse du mode de vie dans les hautes montagnes de Kabylie.
Un paradoxe évident vient questionner la condition des femmes de l’époque. Il nait du contraste entre les sourires et regards pétillants des enfants et les visages mutiques de leurs mères. Elles veillent sur eux inlassablement tout en portant le poids du monde sur leurs épaules infatigables.
C’est dans cette source profonde et intarissable qu’Idir a puisé l’inspiration à de nombreuses reprises.
Pour Idir, la culture berbère, en chœur avec l’enfance au village relèvent pour ainsi dire du sacré. Cet ancrage puissant et fertile, est une source inépuisable de créativité pour celui qui sait le reconnaitre. Dans sa célèbre chanson Ssendu, Idir rend ainsi hommage à toutes les femmes, aux mères, à La Femme en général. Il dépeint au travers de gestes simples et quotidiens, toute la noblesse de l’amour, du courage et de l’intelligence des femmes.
Il évoquera sur scène la question du pardon dans la longue introduction qui précède toujours l’interprétation de cette chanson. Comme une bouteille à la mer et avec poésie, il s’excuse pour tous auprès de toutes celles qui ont souffert et qui souffrent encore.
Avec ce chant il fait de la femme la clef de voute de toute société, fondement de la sauvegarde et de la transmission de la culture d’origine, de l’identité de chacun.
Citation, « Ssendu », Idir, 1979
“Taxsayt i ḥazen ifassen, d kem a yesɛiɣ d-lbaḍna. Ulama laẓ yettwasen Lḥif yezzuznit ccna”